Stella

En long, en large et sans travers

On ne met pas en forme un document de 1 000 pages comme on mettrait en page 1 000 documents d’une page. Et ce n’est pas une raison de faire 1 000 fois moins attention !

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Cet article fait partie d’une longue série, réalisée avec le studio créatif Madcats, sur la création de documents avec WeasyPrint.

  1. Des documents adaptés à vos envies et vos formats
  2. Des factures à votre image
  3. Le sens du détail
  4. Des lettres et des lettres
  5. C’est quoi le rapport ?
  6. En long, en large et sans travers
  7. Des affiches et des flyers
  8. Sortez le grand jeu (de cartes)

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Un exemple de document

Trêve de discussions, voici un exemple de ce qu’il est possible de réaliser.

Une du roman « All Cats Are Beautiful » Tête de chapitre du roman « All Cats Are Beautiful » Fin de chapitre du roman « All Cats Are Beautiful »
Quelques pages d’un roman. C’est sacrément joli, et pourtant…

Ce roman n’est pas mis en page manuellement, la mise en page est réalisée avec un simple ensemble de règles. Et pourtant c’est joli, ça ne ressemble pas à ce qu’un ordinateur pourrait créer automatiquement !

Suivre des règles n’empêche pas d’injecter une bonne dose de créativité. Ici, de nombreuses images ont par exemple permis de rendre le résultat original. La patte graphique est très reconnaissable, les éléments visuels sont attractifs, et tout laisse à croire que l’on est devant un ouvrage très particulier.

La police de caractères utilisée est également singulière : c’est OpenDyslexic, une police spécialement créée pour aider la lecture des personnes dyslexiques.

Les images et le texte étant les principaux acteurs de ce livre, il n’est dès lors pas étonnant d’avoir l’impression d’être devant une création différente lorsque ces deux éléments se démarquent des romans dont on a l’habitude.

Cependant, à bien y regarder, ce livre est comme les autres : une couverture, une table des matières, des chapitres… Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, rien ne ressemble plus à un livre qu’un autre livre, et c’est cet ensemble de règles qui rend le processus d’automatisation relativement facile, et même souhaitable.

C’est du classique

Si l’on extrait la substantifique moelle de ce livre, on obtient ce que l’on pourrait appeler un livre de poche classique.

Une classique du roman « All Cats Are Beautiful » Tête de chapitre classique du roman « All Cats Are Beautiful » Fin de chapitre classique du roman « All Cats Are Beautiful »
Les mêmes pages du même roman. C’est pareil, mais c’est pas pareil.

Avec une telle présentation, on retrouve pêle-mêle les grands classiques que nous avons vus auparavant. Parmi ceux-là, notons par exemple :

  • une table des matières,
  • des numéros de page,
  • des titres de chapitres en en-têtes ou pieds de pages,
  • une première et une quatrième de couverture,
  • des chapitres sur pages de droite avec des titres,
  • des paragraphes indentés…

Lorsque l’on compare les deux documents, peu de différences viennent modifier les grandes règles de mise en page. Il est bien sûr possible de prendre quelques libertés pour des raisons graphiques, mais il est souvent rassurant et efficace de s’appuyer sur les règles solides.

Il est important de prendre conscience d’une chose : le contenu est le même, les règles de mise en page sont sensiblement les mêmes. Le rendu est cependant très différent. Le premier regard sur le livre donne pourtant une véritable impression d’originalité, mais avec un œil attentif la matrice originale se dévoile à nouveau.

La création graphique ne vient nullement remettre en cause la mise en page. Il est possible de produire deux livres visuellement très différents, parce que les illustrations sont différentes, sans changer une seule règle de mise en page. Toute la liberté peut se glisser dans les interstices, sans avoir à souffrir des canevas hautement conseillés pour des raisons d’habitude et de pratique.

Suivre les règles pour mieux s’en échapper

Voilà. Il n’est pas besoin d’opposer la technique et l’artistique. Il n’est pas besoin d’opposer la rigidité des règles et la liberté de la créativité. Il n’est pas besoin d’opposer le poids de l’histoire et le souffle de l’innovation.

Les documents les plus longs sont aussi ceux qui permettent le mieux de marier un élégant classicisme avec une touche personnelle hors du commun. Pour l’un comme pour l’autre, la chose n’est pas aisée, mais elle s’apprend.

Les outils de création de documents permettent d’accompagner toutes les parties prenantes. Bien maîtrisés, ils apportent une aide dans la définition et le respect des règles, comme dans la liberté artistique. Si vous avez toujours rêvé de gagner du temps sur les étapes répétitives, tout en bénéficiant d’une grande puissance créatrice, vous savez désormais que c’est possible. Il ne vous reste qu’à maîtriser les bons outils.